Sunday 13 October 2013

Lucca-Viterbo

Lucca est jolie avec ses églises toutes couvertes de marbre. C'est également une des rares villes à avoir conservé son forum romain comme marché central. A milieu trone la très belle église romane de San-Michele. Je me perds un peu dans le quartier de l'ancien amphithéatre, passe devant le palais ducal, arrive devant le monastère de San-Romano et tombe sur le musée de la bande dessinée de Lucca. Surpris d'en trouver un ici, j'y découvre que Manara est en fait une création d'un Italien, et découvre d'autres héros que je ne manquerai pas de chercher en Belgique.

Le lendemain, j'affronte les 40 kilomètres de plaine de l'Arno pour rejoindre les collines à San Miniato Basso. En chemin, à Altopascio, je tombe sur Daniel, le Valdostain que je croise depuis Pavie, qui est accompagné de Matia, un de ces amis qui l'a rejoint à Lucca. Nous arrivons chacun a son tour à l'auberge de San Miniato Basso tenue par la Misericordia, une organisation volontaire typiquement toscane.

Et puis, ce qui était prévu arrive, j'entame les premières collines de la Toscane sous le déluge. Les premières versées de pluie tombent lorsque je m'engage sur des sentiers pourtant magnifiques mais devenus fangeux. L'argile colle aux chausseres et alourdi le pas. Je manque deux fois de m'étaller dans la boue, à tel point qu'un brave vieux prends pitié de moi et m'offre de se restaurer chez lui. Je refuse, préférant ne pas ruiner son interieur avec toute l'eau dégoulinant de mon sac. J'arrive à bout de nerfs à Gambasi Terme après de modestes 27 kilomètres. La pluie continue toute la journée et je regrette d'avoir manqué un bout du jardin de l'Italie à cause de la pluie.

Heureusement, la pluie cesse avec la nuit, et la Toscane dans toute sa splendeur s'offre à la vue dès l'aube. On dirait que Dieu à donné un pays idéal aux Toscans. Ceux-ci ont fait leur devoir de le transformer en une sorte de paradis terrestre. Ce ne sont que des collines couvertes de vignes et d'oliveraies, de cypres et de pins. J'arrive sous le soleil à San Giminiano en début d'après-midi. On y veut remercier les swiècles d'infortune et de pauvreté qu'ont connu ses habitants pour n'avoir jamais eu assez d'argent pour rases leurs palais et tours moyenageuses... C'est une espèce de Manhattan du 14ème siècle, impressionnante par la sobriété des murs et par la spleudeur des fresques couvrant l'interieur des églises. J'assiste à la messe dans la collegiale, suivi d'un café avec le pretre. Je retrouve également Giacomo, amis de longue date, avec qui je prends le déjeuner.

La paysage idyllique ne change pas jusqu'à Sienne. Mes étapes sont l'Abbadia del'Isola (à la confraternité hospitalière de Sain-Jacques) et Montereggioni (le matin) et La Villa jusqu'à Sienne, où j'arrive en début d'après-midi. Je dépose mon sac chez les soeurs, et pars faire le tour de la ville avec mes amis de coincidence. Nous entrons sans faire la fille et sans ticket dans la cathédrale grace à notre passeport de pèlerin. Un peu comme Budapest par rapport à Vienne, on a l'impression que les Siennois ont décoré leur ville pour faire un pied de nez aux Florentains. Tout n'est que splendeur, rappels des hauts faits de la République.

Je quitte cette ville perchée sur les crètes au petit matin pour descendre dans la vallée de l'Arbia et là tout commence à changer. Finis les bosquets, les vignes, les chemins blancs ombragés. Tout n'est plus qu'un immense désert brun de champs de blé labourés. Des collines argileuses à perte de vue avec ici et là une ferme entourée d'arbres fruitiers ou de cypres. Grancia di Cuna, Quinciano, Ponte d'Arbia racconte l'histoire d'une ville fortifiant son grenier à blé. Nous passons la nuit à Buonconvento, havre entouré de grands arbres et de murailles, comme une bastide dans le sud de la France.

Après la vallée de l'Arbia vient celle de l'Orcia. En passant par San Quirico, d'où la vue sur les deux vallées est saisissante, je descends vers Bagno Vignoni et les sources thermales, longe l'Orcia jusqu'à un ancien pont médiéval et le passage à gué et enfin restent les 7 derniers kilomètres à travers cette espèce de steppe battue par le vent. Nous (Daniel, Greg et Paul, deux Australiens, et Stefano, un Toscan nouveau dans le groupe) avons pu négocier un appartement dans un agritourisme du village de Gallina. Perché en haut d'une colline venteuse, nous sommes heureux d'y trouver un peu de chaleur et de partager du vin et un repas préparé entre amis.

Afin de rattraper un peu du temps perdu à San Giminiano et à Sienne, je décide avec Daniel de parcourir d'une traite les 40 kilomètres nous séparant d'Acquapendente, en passant par Radicofani. Cette dernière est perchée en haut d'un ancien volcan et se fait voire depuis San Quirico d'Orcia vers le nord-ouest et le lac de Bolsena au sud-est. Perchée sur son pic au milieu de cette immense steppe, on dirait une espèce de forteresse hantée. Je dois pourtant reconnaitre que le temps et la saison y sont pour quelque chose, car au printemps tout y est vert et en été d'or, grace aux immenses champs de blé.

Epuisés, nous arrivons enfin au petit couvent des Cappucins actuellement tenun par des soeurs. Il date du 16ème siècle et peu de choses ont changé. Nous partageons un repas à trois, cette fois: Daniel, Stefano et moi, Mattia nous ayant quitté l'avant-veille à cause d'une cheville douloureuse.

Hier, enfin, j'ai été soulagé de retrouver les bosquets des bords du lac de Bolsena, et fasciné par les reliefs volcaniques du Latium. Après seulement 20 kilomètress, j'arrive au couvent des soeurs du Saint-Sacrement qui tiennent une jolie auberge en face de l'Eglise Sainte-Christine et ses catacombes.

Aujourd'hui, j'ai exécuté tranquillement les 32 kilomètres me séparant de Viterbe. J'ai appris à aimer les aubes, à apprécier mes pauses et à observer la nature qui m'entoure. Les sentiers des hauteurs autour des lacs sont magnifiques et puis les trançons de la voie romaine sont fascinants. Il s'agit de la Via Cassia, voie consulaire construite au premier siècle avant Jésus-Christ qui sont encore resplendissants. Ils me font passer par Montefiasconi puis descendent vers la plaine précédent Viterbe. Ce midi, j'ai fait mon casse-croute au lieu dit Bagnaccio, où surgit une eau à 70° et où des vasques ont été aménagées pour les baigneurs.

Viterbe est impressionnante dans ses grands murs médiévaux et je ne tarderai pas à visiter le palais des Papes. Nous dormons dans une auberge aménagée dans la tour où Pie VI à passé la nuit sous la garde des soldats napoléoniens! Rome n'est plus qu'à trois jours de marche. C'est la fin de mon voyage et je suis dans une phase de bilan.

1 comment:

  1. Une phase de Bilan ? C'est pas dans le dord de l'Italie ça, Bilan ?

    (oh si tu savais comme j'ai honte ! Mille bravos !!!)

    ReplyDelete